1- L’Origine du Royaume de Loango

Les sources bibliographiques dont disposaient F. Hagenbucher-Sacripanti (dans son livre « Les fondements Spirituels du Pouvoir au Royaume de Loango ») situent la terre d’origine des Bavili dans la région de Kongo Dia Nthotela ou Mbanza Kongo, l’actuelle San Salvador, ex-capitale de l’ancien royaume Kongo.

La fédération d’un grand nombre de tribus et d’ethnies, fit naître un immense corps politique dont la tête était à Mbanza Kongo.

Le Royaume de Loango faisait partie des neuf provinces que comptait le Royaume Kongo dont la capitale était « Mbanza Kongo Dia Nthotela » (Cité du Roi).

Très tôt, trois provinces (Ngoyo, Kakongo et Loango) du royaume Kongo se sont érigés en royaumes indépendants et subirent de nombreuses pressions et revendications de leur puissant voisin longtemps après qu’ils s’en furent détachés.

Un important parti fit son apparition sur la côte de Loango au XIVe siècle, comportant des forgerons en une puissante confrérie, celle des Buvadji, qui, s’appuyant sur un corps de guerriers entreprenants, s’imposa aux populations locales. Un Etat s’érigea, reçut le nom de Loango, terme désignant le pouvoir (Lwa : gu : le commandement politique).

Le mot « ngo » signifie en langue Kikongo et Kugni panthère, symbole de force et de puissance. Il est appelé « tchikum : bu » en langue vili.

Le Ngoyo et le Kakongo ne s’étaient, en réalité, détachés de « Mbanza Kongo » que pour tomber sous la coupe de Loango, dont l’atomisation progressive leur permit d’acquérir une grande autonomie et de ne plus respecter qu’une seule allégeance purement rituelle : c’est ainsi qu’au XVIIIe siècle, l’Abbé PROYART note que le Ngoyo continue à fournir une princesse du clan royal à chaque « Ma Loango », pour être une de ses épouses.

Les années passèrent, le pouvoir se hiérarchisa, une caste dirigeante s’érigea, une noblesse apparut et résida en un lieu qui reçut le nom de SiaFoumou (Pays des princes).

2- Système de parenté

Au royaume Loango, comme chez les Kongo, le système de parenté se fait par l’intermédiaire du sang. Ce vecteur essentiel se transmet par la mère, détermine l’organisation de la famille ; en Vili « Lika : nda », représente l’élément principal du cercle de parenté et de l’édifice sociale.

Le « Lika : nda » forme un grand groupe de membre à filiation unilinéaire à partir d’une ancêtre commune et désigné sous le terme de clan.

Le terme « tchifu : mba » correspond plutôt à la notion de lignage (groupement plus restreint que le clan), et peut aussi s’employer pour désigner un vaste groupement de plusieurs ethnies.

C’est ainsi, les deux branches de la famille royale Nkondi et Nkata sont issues d’une même mère. Ce sujet sera évoqué ultérieurement dans cette rubrique pour expliquer comment se sont constituées ces deux lignées.

Cette organisation familiale justifie le fait que le pouvoir au royaume Loango se transmet d’oncle à neveu (le matriarcat), à l’inverse des monarchies européennes, le pouvoir n’est pas héréditaire. En effet, dans ce royaume le souverain est succédé après sa mort par un de ses neveux, et celui-ci doit être élu pour devenir le nouveau monarque appelé Mâ Loango.

3- Liste des Mâ Loango

Le Mâ Loango (ou Ma-Loango) est le monarque du royaume de Loango

XVIIe

Moe Poaty 1er régna sous le nom de Kamangou au milieu du XVIIè siècle

Ngouli N’kama Loembe

N’gangue M’voumbe Niambi

XVIIIe

N’gangue M’voumbe Nombo mort en 1766 (abbé Proyart 1776)

N’gangue M’voumbe Makosso « Touti li M’voulla » régna de 1773 à 1787.

XIXe

N’gangue M’voumbe Makosso Ma Nombo

N’gangue M’voumbe Makosso Ma N’Sangou régna de 1840 à 1885

Moe Palaate (Moe Pratt), destitué pour avoir tué sa fille. Son règne fut bref 1885.

N’gangue M’voumbe Loembe Lou N’kambissi, régna sous le nom de M’voudoukousala (1900).

XXe

Moe Loembe Lou N’Gombi « Tchitanbouka kou N’gabou »

Moe Loembe « N’kassou ma N’tate »

N’gangue M’voumbe Tchiboukili, qui régna sous le nom de Moe Poaty II,

Moe « Kata Matou » 1923 – 1929. Il fut destitué par l’Administration coloniale en 1926. Puis, il réintégra le Trône sous l’impulsion de l’élite de son Royaume et mourut en 1929.

Moe Poaty III, N’gangue M’voumbe Oussangueme, qui régna de 1931 à 1975

Moe Taty Ier, régna de 2000 à 2007

Moe Makosso IV, régna de 2009 à 2020