D’emblée, il sied de faire remarquer qu’au lendemain de la désignation à la régulière du Prince Sacral François Moë Fouti-Loemba par le légitime Collège des Dignitaires comme futur Roi du Royaume de Loango, les autres Princes, candidats malheureux, à la compétition pour le trône se sont constitués en syndicat de détracteurs véhéments, contestant ainsi le choix des Dignitaires sur sa personne.
A ce propos, ils ont fait usage des réseaux sociaux et autres médias où ils ont procédé à une levée de bouclier suivie d’une volée de bois vert à l’endroit de l’heureux élu. C’est ainsi que nombre de vidéos ainsi que de textes circulent sur la toile dans lesquels des accusations de trafic d’influence et de corruption sur son compte ont été portés sur la place publique. Ces détracteurs et contestataires ont poussé l’outrecuidance et l’indécence jusqu’à déballer, entre autres, certains aspects de sa vie privée dans les réseaux sociaux. Et le ridicule, c’est qu’il lui est même reproché le fait d’être resté trop longtemps en France. Il est inadmissible et indécent pour des Princes de se rabaisser au point de recourir à l’usage des boules puantes et de tirer ainsi à boulets rouges sur un des leurs pour le seul tort d’avoir eu le privilège d’être désigné pour le trône de Loango.
La question qu’il convient de poser est celle de savoir si les accusations de trafic d’influence et de corruption sont avérées, avec des preuves probantes et pièce à conviction, ou il s’agit d’affabulations et allégations mensongères émanant de la mauvaise foi, de mauvais perdants, qui prennent un malin plaisir à diffamer et traîner gratuitement autrui dans la boue ?
En outre, ils ont eu l’outrecuidance de contester publiquement la légitimité du Collège des Dignitaires de Bwaali, en dépit du fait qu’à la veille du lancement de la procédure de désignation, les deux clans Princiers Kondi et Nkata avaient été consultés, informés et sollicités pour présenter leurs Princes pour la candidature à la compétition pour le trône de Bwaali. Pour ce faire, ces deux clans Princiers ont répondu favorablement à la requête du Collège des Dignitaires. C’est ainsi que huit Princes des deux clans (5 de Kondi et 3 de Nkata) ont été présentés pour compétir. Bien évidemment, on comprend très mal le fait qu’après avoir participé volontiers et en toute connaissance de cause à ce processus que certains de ces Princes puissent, par la suite, et à la surprise générale, contester la légitimité des Dignitaires. S’ils avaient estimé que ces derniers n’avaient aucune légitimité, ils auraient mieux fait de récuser le Collège des Dignitaires dès le départ. On peut cependant donc déplorer ici un manque de cohérence, de constance et de sérieux de la part de ces Princes frondeurs.
Il convient de signaler en passant le fait que les Buvandji, clan de la première dynastie du royaume évincé depuis fort longtemps du pouvoir royale, en raison de l’absolutisme, et à qui on avait retiré tout droit de regard sur les affaires du royaume, avaient également présenté trois de leurs candidats à cette élection. Comme on pouvait s’y attendre, ces candidatures n’étaient pas recevables. En fait, il était hors de question d’avaliser ces candidatures, tant le Collège des dignitaires avait ainsi tenu à respecter la prescription populaire ancestrale, caractérisée par une interdiction formelle et institutionnelle de briguer le trône par les princes Buvandji. Bien évidemment, la distance temporelle n’a jamais dilué le gravissime et dramatique contentieux ayant valu aux Buvandji la sévère sanction du souverain primaire qu’est le peuple de Loango. En effet, l’exigence du moins l’impératif du devoir mémoriel est tel qu’il faut pérenniser la volonté souveraine ancestrale.
En dépit de cette interdiction, toujours en vigueur, ces mêmes Princes Buvandji se sont tout de même joints à ceux de Kondi et Nkata pour mener la fronde contre le Prince Sacral François Moë Fouti-Loemba et le Collège des Dignitaires. C’est ainsi qu’ils ont également véhiculé dans l’opinion, via les médias et les réseaux la fausse information selon laquelle ce sont les Princes des Clans Royaux eux-mêmes qui doivent se choisir un roi, alors qu’il n’en est rien. Ce qui relève de la désinformation pure et simple. Une telle façon de faire relève d’un non-respect des conventions ancestrales et de l’ordre établi. Cela ne saurait les honorer encore moins les grandir, tant cela est caractéristique d’une imposture et d’une usurpation de responsabilité ou de charge.
En fait, il sied de rappeler ici et maintenant, depuis l’éviction du trône du moins le bannissement du pouvoir des Buvandji par le peuple de Loango, suivis de l’avènement de la dynastie de N’nombo Sinda, nos illustres ancêtres avaient organisé les choses de telle sorte que les membres des deux clans Princiers Kondi et Nkata ne se comportent pas en juge et partie. C’est pour dire qu’il ne leur est pas reconnu le droit de se choisir un roi par eux-mêmes. Que cela soit clair, le trône du moins la couronne de Loango n’est la propriété privée d’aucun clan Princier. Pour ce faire, les Princes des clans Kondi et Nkata ne sont pas habilités à se choisir un roi encore moins de s’auto-proclamer monarque du Loango.
Il est de notoriété publique, et on doit avoir présent à l’esprit un fait non moins important : le trône ou la couronne de Loango est la propriété du souverain primaire qui le concède à un prince sacral, par le biais du Mamboma Tshilwangu et à défaut de celui-ci par un Collège des dignitaires de Loango. Il est donc consternant et lamentable de constater que désormais au royaume de Loango, le ver de la zizanie et de l’anarchie est dans le fruit. En fait, après la désignation, selon les règles de l’art, du Prince Sacral François Moë Fouti-Loemba, par le Collège des Dignitaires de Bwaali, comme future Roi sur le trône, d’autres princes se sont autoproclamés futurs rois pour la même couronne royale.
Il convient de souligner qu’en temps normal, suite à la disparition du Maloango, il est du ressort du Mamboma Tshilwangu d’assurer la régence, au cours de laquelle il doit, entre autres, diligenter le processus d’élection du futur roi, organiser et présider la cérémonie de l’intronisation du nouveau Maloango. Mais, il est cependant prévu qu’en l’absence du Mamboma Tshilwangu, ce qui est le cas présentement, c’est au Collège des Dignitaires qu’il revient cette charge d’œuvrer en vue de la perpétuation de l’institution royale. Il y a cependant lieu de souligner le fait que les deux derniers Rois Moe Taty 1er et Moë Makosso IV avaient également été portés sur le trône par un Collège des Dignitaires de Bwaali.
De ce qui précède, le Prince François Moë Fouti-Loemba est en droit de s’estimer victime d’une ignoble cabale sur fond de diffamation, pour avoir été désigné suite à un processus de désignation, prétendument, entaché d’irrégularités, dont le trafic d’influence et la corruption des dignitaires. Une telle accusation est d’autant plus gravissime que le peuple de Loango ne pourra voir en son nouveau monarque une personne digne de cette charge. Le discrédit est tel qu’on lui fait passer aux yeux du peuple pour un homme de moralité douteuse ; alors que le trône de Loango requiert un Roi caractérisé par la droiture, la bonne moralité, donc intègre et probe sensé incarner non seulement des valeurs ataviques, mais prôner la rectitude du moins prêcher par l’exemplarité.
Mais, il s’avère qu’aux dernières nouvelles, de la confrontation des dignitaires et des autres princes mauvais perdants, devant le Premier ministre Anatole Collinet Makosso, samedi 14 mai 2022 à Pointe-Noire, il en a résulté que les graves accusations formulées à son endroit se sont avérées fausses, donc dissipées et plus important encore c’est qu’un consensus unanime a été dégagé quant à la légitimité de la désignation de sa personne pour le trône du Loango.
De tout ceci, il ressort qu’il y a manifestement eu volonté délibérée d’atteinte à l’honneur et la dignité du Prince Sacral François Moë Fouti-Loemba, c’est pourquoi on est donc en droit d’exiger des dignitaires de concert avec les Princes, ayant fomenté cette injuste fronde à son égard, de commettre une déclaration consensuelle sinon conjointe dans les médias ; et ce, dans le but non seulement de sensibiliser l’opinion quant à la désignation à la régulière, donc légale et légitime, du futur monarque, mais également de restaurer son honneur, sa dignité, son image et sa réputation gravement entachés. Une telle démarche aura également la vertu de recrédibiliser le Collège des Dignitaires de Bwali et par ricochet l’institution royale du Loango.
René Mavoungou Pambou
Bowamona Keb’Nitu
N’tu mbali wuta Lwangu
“La tête pensante qui déclame le Loango”
Ethnolinguiste de formation
Linguiste-bantuiste et chercheur en civilisation Kongo
Promoteur de la vilitude
Makeen Rycroft