Pierre Tchicaya de Boaempire est un pasteur protestant, écrivain et homme politique congolais, né le 24 octobre 1894 à Douala au Cameroun français et mort le 14 octobre 1964 à Pointe-Noire.

Biographie

À partir des années 1890, à cause d’une grande famine et d’une épidémie dévastatrice de variole, certains sujets du roi de Loango émigrèrent vers l’État indépendant du Congo, Libreville au Gabon, Dakar au Sénégal, Conakry en Guinée ou Grand-Bassam, la première capitale de Côte d’Ivoire.

Les parents de Pierre Tchicaya émigrèrent à Douala au Cameroun. Il naît et est baptisé dans ce pays par les américains de l’église réformée.

Il milite pour l’établissement de celle-ci à Pointe-Noire. La Mission Evangélique Suédoise y arrive en 1933 avec quelques fidèles Baloumbou en provenance de Loubetsi, localité située dans le bassin de la rive droite du Haut-Kouilou en pays Niari. Cette mission érige le temple protestant de Mvou-Mvou. Pierre Tchicaya de Boaempire en fut le premier catéchiste et enseignant de l’école protestante, située en annexe. Cette mission prospéra avec l’arrivée dans l’agglomération urbaine africaine des fidèles Beembe venus de Kolo et Yaka d’Indo.

Pierre Tchicaya de Boaempire

Pierre Tchicaya de Boaempire

Pierre Tchicaya de Boaempire, commis d’administration de profession, est, avec Emmanuel Damongo-Dadet, le père de la littérature moderne congolaise. Il a commencé à produire des œuvres littéraires à partir de 1937.

Nationaliste, il est également le premier autochtone à écrire en vili, une langue essentiellement orale, parlée dans la région côtière de la République du Congo afin de mettre en valeur les us et coutumes de cette culture. Il a notamment composé et écrit des proverbes et des cantiques, notamment à l’occasion de sa mission pastorale.

Pierre Tchicaya, qui porte le titre de Mamboma Tchi Loango (sorte de premier ministre du Royaume de Loango) est par ailleurs le cousin de Jean Félix-Tchicaya, le premier parlementaire congolais à l’assemblée constituante de 1945. Il sera un des candidats malheureux à cette élection en recueillant la huitième place du second collège réservé aux autochtones.

Il échouera également aux élections législatives du 2 janvier 1956 à l’Assemblée nationale française, remportée de justesse par Jean-Felix Tchicaya devant Jacques Opangault.

Sur le sens de son alias, Boaempire, il déclarait : « C’est le boa qui entoure ». Une autre explication serait que « Bon Empire » se référerait à la bannière impériale française. Cela n’a beaucoup aidé à asseoir son assise électorale auprès des autochtones.

Il est le père de deux fils. Le premier est connnu comme Tam Si (raconte son pays). Ce nom rappelle celui du poète Tchicaya U Tam’si. En apprenant que son neveu Gérald se rendait en France pour ses études, Pierre Tchicaya lui aurait dit « Toi, tu t’en vas en France, il faut que tu parles de ton pays ». Ce serait donc pour rendre hommage à son oncle que Tchicaya U Tam’si aurait pris ce pseudonyme ; son second fils est Sia i Baana (le père et ses enfants) Calviin Tchicaya.

Pierre Tchicaya de Boaempire est mort à la suite d’un accident de la circulation le 14 octobre 1964 sur la route de Diosso, de retour d’une campagne d’évangélisation.

Il est l’un des premiers défunts à être inhumé au cimetière de Mongo Kamba, après que la municipalité de Pointe-Noire ait interdit, en 1963, toute inhumation au cimetière de Mvoumvou ouvert depuis 1939.

Hommages

Un collège d’enseignement général (CEG) du quartier Mpaka, dans le sixième arrondissement de Pointe-Noire, Ngoyo, porte son nom.

Le 21 février 2002, lors de la journée internationale de la langue maternelle, l’UNESCO, par l’intermédiaire de l’ITI[Quoi ?], lance le prix Pierre Tchicaya de Boaempire pour la promotion des langues loango.

Le diplôme d’excellence a été attribué à Joseph Tchiamas pour son poême écrit en langue Vili Luzala Lu Mueka Ku sukule ve Busu.

Œuvres

Pierre Tchicaya de Boaempire a traduit en langue vili la Bible, la Congolaise, hymne national congolais, et la Marseillaise, hymne national français.

L’Hommage de René MAVOUNGOU PAMBOU à Pierre TCHICAYA DE BOAEMPIRE : LE CHANT DU TRIOMPHE

En ma qualité d’ethnolinguiste, c’est avec un grand bonheur que je viens de tomber sur un précieux texte de notre illlustre ancêtre Pierre Tchicaya de Boaempire. Il convient d’affirmer que ce texte en tshivili est un rare et précieux gallet du moins une pépite du patrimoine culturel immatériel du Loango. Le texte a fait l’objet d’une traduction, version française, par mes soins afin de le rendre plus intelligible au grand public. C’est donc avec un réel plaisir que le partage avec vous.

Pierre Tchicaya de Boaempire (1894-1964) fut un pasteur protestant, écrivain et homme politique congolais. Nationaliste dans l’âme et homme de culture, il fut également le premier à écrire en tshivili, l’une des langues du Loango essentiellement orale, afin de mettre en valeur les us et coutumes de cette culture. Ainsi, il a composé et écrit des proverbes et des cantiques, notamment dans le cadre de sa mission pastorale.

Pierre Tchicaya de Boaempire, qui fut aussi un Mamboma Tchiloango, premier ministre du royaume de Loango, était par ailleurs le cousin de Jean Félix-Tchicaya, le premier parlementaire congolais à l’assemblée constituante française de 1945. Pierre Tchicaya de Boaempire sera un des candidats malheureux à cette élection en recueillant la huitième place du second collège réservé aux africains des colonies. Il échouera également aux élections législatives du 2 janvier 1956 à l’Assemblée nationale française, remportée de justesse par Jean-Felix Tchicaya devant Jacques Opangault.

Pierre Tchicaya de Boaempire est mort des suites d’un accident de la circulation le 14 octobre 1964 sur la route de Diosso, de retour d’une campagne d’évangélisation.

LE CHANT DU TRIOMPHE

REFRAIN

Ndji – Ndji – Ndji
Ba bosso yi nsamangou
N’guin N’guin N’guin
Ba bosso yi tchi nguuku
Ba wu ko nkaniawu
Ti si yi nsangama

1er couplet

Yu wo mi sindu
Yi bana ba si
Yo ban kwendila
Mu ku mingina si

2ème couplet

Lwe eh ba talianu
Mu ya niendolo
Ba wu bo mu lamba
A va mu ya ntoko

3ème couplet

Lekanu kanvu
Mu bia bi tessi
Bi kielo mwa wu
Mu ku sandjika si

4ème couplet

A va mi nana
Bu yin tchiomina
Ya yi ba liassi
A mu ban tabila

5ème couplet

Ba wu ma si awu
Ya ban nikuna
Mu ku botula
Tchuinda tchi kula

6ème couplet

Kanvu awu nienzé
Yi ku sangila
Banene ba wu
Mi biassi yi tombana.

KAMVU YI NDUUNDJI

Ndji – Ndji – Ndji
Tous avec un air fier
N’guin N’guin N’guin
Tous ensemble
Animés de la même volonté
Afin que le pays soit glorifié

1er couplet

Écoutez le pas cadencé
Des dignes fils du pays
Ainsi entreprennent-ils la marche
Pour la fierté de la patrie

2ème couplet

Regardez-les
De la manière dont ils marchent
Ces vaillants hommes
On ne peut qu’être admiratif

3ème couplet

Écoutez cet hymne
Par lequel sont déclamés des fait glorieux
Qui y sont contenus
Pour magnifier la patrie

4ème couplet

Et moi, je ne peux être en reste
Aussi, je m’attache à eux
Et je marche avec eux
En tous lieux où qu’ils aillent

5ème couplet

Ils ont la seule volonté
De célébrer leur patrie
Pour le débarrasser de
Cette tristesse persistante

6ème couplet

Leur hymne est allégresse
Par lequel ils acclament
Leurs grands hommes
Des princes sont recherchés