Les ponténégrins et les kouilois portent, traditionnellement, la première responsabilité sur les déboires de la région, aux autorités locales, alors qu’ailleurs dans le pays, par exemple, la première responsabilité traditionnelle est portée sur le Président de la République. Face à cette considération culturelle sur la responsabilité, le doute aux autorités locales s’est installé, la crise de confiance aux autorités locales persiste, il me paraît, nécessaire, de restaurer cette confiance, de mobiliser ces énergies démobilisées et d’apporter des solutions pour vaincre le fatalisme. La carte d’une autorité royale semble être plus utile et peut-être l’AS gagnant… Apollinaire Noël KOULAMA développe la nécessité, d’une autorité royale dans la région du Kouilou et soutien le Collectif des Originaires du Kouilou (COK).

LES FONDEMENTS POUR UNE CULTURE SOLIDE ET FORTE

On sait, désormais, dans quelles conditions l’Europe coloniale a divisé l’Afrique, on sait, que la colonisation et l’esclavage ont déstructuré et affaiblit l’Afrique, on sait, aussi, que les tracés coloniaux ont, non seulement détruits les royaumes, au profit de nouvelles configurations géographiques imposées, lors de la conférence de Berlin de 1885, mais, aussi, ces nouvelles configurations ont éparpillés les différents groupes ethniques de part et d’autres des frontières coloniales.

La conséquence à cette politique européenne, sera l’acculturation, le déséquilibre social de nos traditions et les dysfonctionnements liés à la mauvaise accoutumance de la nouvelle donne culturelle européenne.

Bien entendu, on sait que les peuples du monde entier sont attachés à leurs racines et à leurs cultures, dans le cas de la région du Kouilou, il me paraît, naturel, que ce sentiment d’attachement soit axé sur la royauté et sur la langue Kikongo, jadis commerciale dans le royaume du Kongo. Un peuple qui vit pleinement les valeurs laissées par ses ancêtres, fait vivre l’âme du peuple, de même, un peuple qui ignore sa culture est un peuple où l’âme souffre.

Selon Yves Marie Adeline de l’Alliance royale de France, « un peuple doit s’appuyer sur son histoire et sur son identité, pour aborder sereinement l’avenir ».

Le retour à l’ordre royal ancien a pour objectif, de permettre la consolidation des fondamentaux tels l’esprit de solidarité, l’obéissance à l’ordre royal, le respect du patrimoine public et régional, la démocratie, le pluralisme, la fierté d’être kouilois, la famille unie, le respect des cadets à leurs aînés pour des personnes mineures…

Ces fondamentaux devraient permettre l’instauration de la discipline, de la rigueur, d’être animé par la volonté de développement, de la considération de la valeur royale sacrée, ainsi, la conscience générale sera inquiétée, si l’on sort des normes morales, telles définies dans les fondamentaux ci-dessus. La politique régionale sera redéfinie et modelée dans une démocratie horizontale sous l’œil veillant du peuple et de la société civile.

Dans ce sens, la royauté est la seule autorité, capable d’apporter l’unité régionale, là où les autorités politiques se divisent, et préservera à très long terme, les cultures régionales, le patrimoine régional, l’environnement et les richesses régionales, elle est au-dessus des idéologies qui nous divisent. Le souci principal d’un roi reste la prospérité et l’unité de son peuple , de ce fait, il est incapable de se servir des ethnies pour le pouvoir, car il est déjà pouvoir , par l’unité forte du peuple autour de lui.

La présence de l’autorité royale sortira la région du Kouilou de l’uniformisation que tend à imposer la république centralisatrice, elle pourra avoir le regard moral sur les richesses et l’économie de la région du Kouilou, par l’intermédiaire des autorités politiques locales. Son rôle de non politicien et de non gestionnaire des affaires courantes de la région du Kouilou, fera de lui, un médiateur exceptionnel, au-dessus de la mêlée.

D’après Yves Marie Adeline de l’Alliance royale de France, « La royauté n’est pas élective, donc le Roi n’a pas besoin d’être démagogique », il respectera la libre entreprise, la libre expression et soutiendra des valeurs :

  • La dignité des personnes

  • La famille

  • Le patrimoine régional

  • La liberté

  • L’unité

LES FONDEMENTS POUR LE FONCTIONNEMENT DE L’AUTORITÉ ROYALE

Comme nous l’avons vu précédemment, la monarchie dispose de la vitalité nécessaire pour venir à bout des crises internes dans la région du Kouilou, en effet, le pouvoir royal est, essentiellement, un pouvoir arbitral et moral, par conséquent, il se situe au dessus de la mêlée.

L’autorité royale, n’aura pas de rôle politique, ni de rôle économique, mais son rôle sera, exclusivement, moral pour lui permette de conduire un arbitrage, en cas de crises. Son œuvre sera, essentiellement, d’œuvrer au triomphe de la justice, de la paix, de l’amour, au respect du patrimoine public et régional.

A cet effet, le personnel politique élu et en charge de la région du Kouilou et de la ville de Pointe-Noire prêteront le sermon devant l’autorité royale, avant toute prise de fonctions ou de mandats. En cas de dérapage délibéré ou prémédité, le coupable sera considéré, avoir porté atteinte au roi par le sermon.

Le pouvoir politique local assumera son rôle administratif, politique, économique et social, sans l’immixtion de la royauté, par contre, le recadrage proviendra de la royauté, c’est-à-dire, toutes lois régionales, toutes constitutions régionales, votées à la majorité, pour être validées doivent avoir, au préalable, un assentiment de la royauté.

Le pouvoir royal, par son rôle moral, pourra être consulté pour donner son avis, sur des questions sensibles, sur des cas de crises qui ne sont pas résolues par les autorités régionales, l’avis du Roi aura pour, effet de départager, et, d’être une force de jurisprudence.

La dotation financière principale, proviendra :

  • d’un impôt spécial, prélevé dans la région du kouilou et dans la ville de Pointe-Noire.

  • Ou d’un fond annuel versé par l’état à la royauté qui constituera son budget.

Ce financement sera annuel, l’autorité royale tiendra compte pour son fonctionnement annuel , et, aucun autre financement, sera alloué pour la même année. Ce qui permettra à la royauté d’élaborer des politiques humanitaires, de conserver le patrimoine royal etc.

L’héritage spirituel : Animiste et chrétien de la royauté traditionnelle, par ses contacts avec les Portugais aux siècles passés, sera conservé, et, même pris en compte, comme critère pour l’héritage à la couronne royale.

L’affiliation à l’héritage de la couronne sera celle, traditionnellement, appliquée : De l’oncle au neveu maternel (Le pouvoir au royaume Loango se transmet d’oncle à neveu, c’est le matriarcat, à l’inverse des monarchies européennes) et les intronisations respecteront les coutumes en cours.

Une garde royale financée par les fonds propres du royaume ou de la région du Kouilou, sera constituée et la Cour royale sera formée des sages de la Région du Kouilou.

Pour rendre possible le fonctionnement de la royauté sur des bases plus saines, il y a nécessité d’un cadre décentralisateur, libéral et démocratique, qu’apporte le fédéralisme.

CONCLUSION

Les descendants royaux sont connus dans la région du Kouilou, actuellement, il existe un roi qui n’est que symbolique et non connu par une majorité des congolais, c’est, vraiment, la démonstration d’une culture politique, depuis les années post-indépendances, qui n’a jamais voulu porter un engouement sur notre histoire traditionnelle. Ces politiques ont marginalisé nos royautés au lieu de les valoriser.

Depuis que le vent démocratique souffle en Afrique, plusieurs états totalitaires qui avaient brimé, persécuté les descendants des familles royales, pour protéger leurs pouvoirs, lâchent de lest actuellement. On dénombre de nombreuses reconnaissances des pouvoirs royaux.

Dans cette période de mondialisation, de pauvreté, de crises, de détournement des deniers publics dans la région du Kouilou, des richesses de la région qui ne profitent qu’à un Clan, le Roi aura un grand rôle moral à jouer.

C’est pourquoi, il faut rendre la royauté plus opérationnelle, c’est établir son autorité, c’est éviter sa précarité, C’est finir avec sa marginalisation et avec sa représentation symbolique. La royauté respecte la nature humaine, elle assure la diversité culturelle et par le respect et la reconnaissance de son autorité morale, elle peut permettre d’éradiquer tous les maux nauséabonds que se livrent les autorités politiques locales.

Par Apollinaire Noël KOULAMA