Le Pouvoir Politique
Loango est issu de l’étymologie du mot « Lwangu » qui illustre le pouvoir, le commandement : le Fumu.
Les Fumu
Ce terme doit être traduit par chef ou seigneur, suivant la place occupée dans la hiérarchie sociale par l’individu qu’il est sensé désigner. Il peut être appliqué dans le langage courant comme à tout détenteur d’autorité :
– « Fumu nka : da », chef de clan,
– « Fumu bwa : la », chef de village
Les Fumu, « princes », membres de l’une des deux branches Nkondi et Nkata du clan royal issu de la vague conquérante des Buvadji, font précéder leur nom de la particule « Moë », marquant ainsi leur origine royale qui les distingue du reste de la population.
Les enfants d’un homme Moë (d’un roi ou d’un prince héritier) font aussi précéder leur nom de la particule Moëf, qui signifie l’enfant de Fumu. En aucun cas, il ne peut hériter du trône de son père à la mort de ce dernier. C’est par la femme (le matriarcat) que se transmet la succession. C’est ce fameux matriarcat qui a été décrit dans la sous-rubrique Origine de la dynastie ‘’système de Parenté’’.
Sous les Buvadji, leur puissance n’avait pas de bornes et leurs abus ne se comptaient pas. Tout prétexte (y compris le cri d’un coq, nous contait notre mère, Moë Toukoula Marie, était considéré comme insultant) était bon pour faire irruption dans une concession et de s’emparer des biens de valeur qu’elle possédait. Lorsque le Fumu passait par-dessus les jambes allongées d’une femme, celui-ci avait le droit de s’emparer de cette dernière.
Une princesse « Fumu nthie : to » choisissait elle-même son mari qui portait le titre de « Nuni Fumu ». L’élu ne pouvait pas se dérober et devait se peindre le corps avec de la Tukula et subir une période de claustration dans une case qui lui était réservée. Son épouse pouvait le faire mettre à mort pour infidélité ou le répudier à son gré.
Neuf rois Buvadji ont régné au Loango et furent enterrés au cimetière royal de Loandjili, au nord-ouest de Pointe-Noire. Les épisodes marquants de leurs règnes se caractérisèrent surtout par des abus et des déprédations de toutes sortes par lesquels se manifestait la puissance de Fumu. La dynastie connut alors une longue période de crise après la mort du neuvième roi Buvadji (lire la suite dans la sous rubrique Notables)