De prime abord, il sied de souligner qu’avant d’amorcer le processus de désignation du Ngaanga Mvuumba les deux clans princiers ayant l’apanage légal de briguer le trône ont été sollicités par le collège des dignitaires de Bwaali qui, en l’absence du Mamboma Tshilwaangu, ont la légitimité et la responsabilité de désigner le futur roi.

On ne saurait cependant occulter le fait que le précédent roi, sa majesté Moë Makosso IV, avait été désigné et porté sur le trône, en 2008, selon le même processus, par un collège des dignitaires de Bwaali. C’est pourquoi on comprend très mal qu’on puisse cette fois-ci remettre en cause l’autorité des dignitaires ainsi que la contestation du candidat qu’ils ont ainsi désigné selon les règles de l’art.

Il y a lieu de préciser que les clans Kondi et Nkata ont donc volontairement présenté huit de leurs princes pour la compétition électorale. En fait, il y avait six princes de Kondi et deux princes de Nkata. Dans le courant du mois de janvier, il y a eu des auditions, en bonne et due forme, des différents candidats par le collège des dignitaires. Après ces auditions et l’examen des dossiers des candidats, trois princes de Kondi essentiellement ont été retenus pour l’étape finale.

Il convient de signaler le fait que, pendant le déroulement du processus de désignation, un des trois candidats avait été surpris un soir avec des membres de la secte Ngunza, vêtus de rouge, au cimetière royale de Tshibang-banga. Une main courante circonstanciée de cet incident avait été consignée au poste de police de Loubou, en présence de l’intéressé. Suite à cette profanation du cimetière, résultant d’une grave violation d’un tabou, la conséquence est que ce candidat s’est disqualifié de la phase finale.

Restaient donc en course deux candidats dont le Ngaanga Mvuumba Moë Mpaka N’tukuni. Il s’avère que ce dernier avait obtenu la meilleure note lors des auditions, à cela s’ajoute son dossier bien ficelé, lequel comportait des éléments pertinents d’une vision ambitieuse du rassemblement des forces vives de la terre des Mâloango et un projet social visant le bien-être du peuple du royaume de Loango.

Quant au clan de la première dynastie, notamment les Buvandji, ils se sont tout de même permis de présenter trois candidats, tout en étant conscients du fait que leur clan a été radicalement et définitivement écarté de la gestion des affaires du royaume, pour des raisons évidentes que l’on sait. Ils n’ont donc plus le droit de briguer la couronne de Loango. Bien évidemment, c’est au regard de cette situation historique, qu’il est donc aisé de comprendre que leurs candidatures n’aient pas été retenues par le collège des dignitaires de Bwaali. C’est ainsi qu’il y a lieu de rappeler, ici et maintenant, que la compétition électorale pour le trône de Bwaali n’est dévolue essentiellement qu’aux princes de Kondi et Nkata.

Du reste, le moins qu’on puisse dire est que la désignation de Ngaanga Mvuumba Moë Mpaka N’tukuni a été faite à la régulière. L’accusation de sa connivence avec le pouvoir du Congo-Brazzaville n’est pas fondée et relève d’une pure affabulation sinon de supputations mensongères et éhontées.

Mais on est tout de même en droit de se poser la question de savoir pourquoi ce ramassis de frondeurs qui contestent cette désignation ne se sont-ils pas prononcés dès le début de la procédure pour récuser le collège des dignitaires de Bwaali dont ils prétendent ne pas reconnaître la légitimité ?

Cette situation délétère au sein de notre institution royale nous permet cependant de suspecter des mauvais perdants, parmi les malheureux candidats, comme étant le cerveau de cette indécente campagne de diffamation sur la personne du Ngaanga Mvuumba Moë Mpaka N’tukuni ainsi que des dignitaires de Bwaali et autres personnes ayant apporté leur concours au processus de désignation du nouveau roi de Loango.

En outre, il sied de souligner que les clans princiers Kondi et Nkata ne sont pas habilités à se choisir eux-mêmes un roi. Bien évidemment, ils ne peuvent se constituer juge et partie, ce qui fausserait les règles du jeu.

En s’attribuant comme nom de règne Mpaka N’tukuni, le Ngaangue Mwuumba veut s’investir « dans le noble rôle de rassembleur, d’unificateur, de fédérateur. Le choix de ce nom, fort puissant du point de vue sémantique, est d’autant plus judicieux qu’il y a une volonté manifeste d’assumer opportunément un sacerdoce dans un contexte sociologique et sociétale où le Loango est confronté à des convulsions avérées, notamment la marginalisation d’une partie des forces vives de la terre des Mâloango de la gestion des affaires du Royaume. Il s’avère donc impérieux de reconsidérer toutes les entités ethniques existant sur toute l’étendue de la terre ancestrale. On ne dira jamais assez que la diversité ethnique induit une richesse culturelle inestimable sinon une mine de possibilités qu’il convient de prendre en compte dans la perspective de développement durable du Royaume ! » Pour en savoir plus : Onomastique : signification du nom MPAKA N’TUKUNI

Bakulu vandu ! Baatu vandu !
Miseenga yifwa ! Ngaanzi sike mooni !

René Mavoungou Pambou
Bowamona Keb I Nitu
N Itu mbali wuta Lwaangu